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periferias 3 | expériences alternatives

illustration: Juliana Barbosa

Voyage a travers des peripheries diverses et creatives de lisbonne

Les quartiers de Cova de Moura et de Talude

Katielle Silva
Marcos Correia
Jorge Malheiros

| Portugal |

traduit par Déborah Spatz

Les quartiers de Cova de Moura et de Talude Militar

La construction clandestine ou précaire, l’occupation de terrains privés, le relogement dans une habitation sociale publique, sont des expressions communes, quand on entend parler du quartier de Cova da Moura (quartier de la ville d’Amadora) et de celui de Talude Militar (quartier de Loures), dans la Région Métropolitaine de Lisbonne (AML). Ces représentations ne considèrent ni la complexité de histoires de ces quartiers et les luttes pour les droits des habitants, ni l’urgence d’initiatives créatives associées au processus de territorialisation de ses habitants. Ce sont des lieux d’ingéniosité et de créativité, où le portugais ainsi que le créole se mélangent en une langue parlée dans les rues et où les cartes d’identité portugaises, que la majorité des habitants ont, sont chargées d’histoires de voyages, les leurs ou ceux de leurs parents, ainsi qu’un bagage culturel qui combine une matrice africaine à l’élément portugais du contexte, assumant des expressions dans les sociabilités, dans la danse, la gastronomie ou la musique. Ce sont des quartiers hybrides et complexes, avec des tentions et inventifs, dans lesquels la diversité et l’ajustement au nouveau contexte résultent en de « nouvelles élaborations culturelles » non-achevées, en un constant processus de (des) et de (re) construction (Cuche, 2006, p. 165). 

Ces deux quartiers se partagent l’adjectif « informel », dans lesquels le processus d’auto-construction constitue le fil conducteur permettant le développement et dans lequel les normes urbaines n’ont été et ne sont limités que par les moyens financiers et techniques de leurs habitants, qui, grâce à l’entre-aide (en créole de Guinée-Bissau et du Cap-Vert « djunta-mon », qui signifie littéralement joindre les mains) renforcent les liens affectifs, de quartier et les réseaux de soutien (Delgado, 2013 ; Gallardo, 2014).  

L’origine de « djunta-mon » est liée au monde rural et repose sur une importante pratique de solidarité réciproque entre des groupes d’amis, la famille et les voisins, ce qui encourage la création et la réalisation de projets collectifs. En accompagnant la migrations des populations vers un monde urbain étranger, le « djunta-mon » a été adapté de manière à apporter une réponse aux défis socio-urbanistiques de la ville, assumant cette expression dans les quartiers périphériques comme à Cova da Moura ou Talude Militar, grâce à des actions collectives pour nettoyer les terrains, l’ouverture de rues, s’occuper des enfants des voisins ou aider à la construction des maisons, entre autre… La « […] culture d’origine se poursuit avec des applications pratiques dans la gestion des problèmes quotidiens dans les nouveaux lieux de résidence » (Gallardo, 2014, p. 7).  Ainsi, l’idée liée au « conditionnement» de ces quartiers est directement associée à ce qui est précaire, inachevé ou non-désiré. En fin de compte, c’est une espèce de « non-ville ». Cependant, cela ne prend pas en compte la complexité et la richesse des pratiques sociales et culturelles qui émergent des périphéries de Lisbonne, plaçant les habitants de ces quartiers comme « ceux qui se trouvent dans le besoin ». 

Il est évident que les conditions sociales et territoriales défavorables émergent transformant une population avec des niveaux d’instruction inégaux, des taux de chômage supérieurs à la moyenne, des déficits d’équipements sanitaires de base et dans la qualité de l’espace public, créant un « cycle régressif de vulnérabilités » dans lesquels les diverses conditions d’inconvénients attaquent le même groupent et se rétro-alimentent (Carmo, Cachado e Ferreira, 2015, p. 18). Les quartiers de la périphérie de Lisbonne apparaissent représentés comme les « zones opaques » de la ville, celles que les pouvoirs publics tendent à abandonner (sauf quand il y a des campagnes politiques ou qu’ils promeuvent la démolition et le relogement …), ils sont marqués par des représentations stéréotypées de violence, du comportement déviant ou de la dépendance, dévalorisant le travail quotidien, les solidarités et les processus créatifs, dans un cadre de résistance individuelle, collective et interculturelle de la ville. Ainsi, il n’est pas possible de traiter les territoires populaires comme étant peu attractifs et leurs habitants comme des sujets incapables de changer leurs conditions d’existence. 

La persistance des inégalités socio-territoriales dans la Région Métropolitaine de Lisbonne

La Région Métropolitaine de Lisbonne (AML) a souffert de profondes altérations économiques, sociales, démographies, urbanistiques et environnementales dans les années 1950. La population des villes qui composent aujourd’hui l’AML a augmenté, passant de 1 249 340 habitants, en 1950, à 2 821 870, en 2011, ce qui correspond respectivement à 15% et 26% de la population portugaise totale (INE, 2019). 

La transformation urbaine qui a eu lieu dans l’AML entre 1950 et 1022 peut être synthétisée par deux périodes. D’abord, un phénomène de forte industrialisation entre les années 1950 et 1970, qui a attiré des centaines de milliers de migrants internes. La majorité des migrants s’est établie dans les périphéries du sud et principalement du nord de la ville de Lisbonne, dans des zones où l’habitation représentait un coût moindre (et dans beaucoup de cas, c’était de manière informelle et dans des conditions précaires). 

À partir des années 1970, avec la crise de 1973 et ses conséquences, à cela s’ajoute également l’entrée du Portugal dans l’Union Européenne, en 1986, un processus de désindustrialisation s’est mis en place et, en même temps que le développement du secteur des services. Les impacts sur le territoire de l’AML ont été profonds, principalement dans les zones autrefois occupées par l’activité industrielle, comme Lisbonne Orientale, le quartier de la ville de Vila França de Xira (nord-est de Lisbonne) et, surtout, sur la rive Sud du Tage. En plus de cela, il y a eu une forte infra-structuration du territoire, avec une expansion du réseau des transports publics et le développement significatif du réseau routier, en mettant l’accent sur les autoroutes. Ce qui était autrefois la périphérie de Lisbonne, a été intégré progressivement en une maille urbaine plus vaste et dispersée, en constante expansion (Salgueiro, 2002). 

C’est également dans les années 1970, après la Révolution d’Avril 1974 et le processus de décolonisation des territoires occupés par le Portugal en Afrique, qui s’en est suivi, que ceux qu’on appelle les retornados (les portugais et les descendants provenant des anciennes colonies africaines qui sont revenus au Portugal) se sont installés dans l’AML, contribuant à l’expansion géographique et à la consolidation urbaine de divers quartiers limitrophes de Lisbonne.  

Avec les retornados, sont arrivés aussi les premiers contingents significatifs d’habitants d’anciennes colonies, appelées désormais Pays Africains de Langue Officielle Portugaise (PALOP). Beaucoup de ces immigrants se sont installés dans les quartiers d’ Amadora, de Sintra, d’Odivelas et de Loures (1e couronne périphérique de Lisbonne). Souvent dans des zones initialement occupées par des migrants internes portugais. Dans les années 1970, la majorité des zones occupées par ces migrants étaient constituées de quartiers de cabanons et clandestins (classé ensuite comme des Zones Urbaines de Genèse Illégale – AUGI – susceptibles de reconversion urbanistique) et ils étaient caractérisés, tout d’abord, par la grande précarité de l’édification ainsi que par l’occupation de l’espace et, dans les deux cas, par l’auto-construction, l’absence d’un espace public ordonné ou qualifié et le manque d’infrastructures de base, comme les systèmes sanitaires. 

Malgré le constant développement économique, social et urbain de l’AML, qui a résulté en un relogement et en la démolition de la majorité des quartiers de cabanons, et qui a, surtout, eu lieu au milieu des années 1990 et en 2011, dans le cadre du Programme Spécial de Relogement (PER) de 1993, ainsi que la reconversion et la légalisation de beaucoup de quartiers clandestins, il reste encore quelques zones dégradées et informelles, dans lesquelles on trouve une surreprésentation des résidents originaires des PALOP (immigrants et descendants). Deux exemples marquants de cette réalité sont les quartiers de Cova de Moura, dans la paroisse civile de Damaia, municipalité de Amadora et le quartier de Talude Militar, paroisse civile de Unhos, municipalité de Loures (Image 1). Le quartier de Talude Militar occupe une surface de 1,6 km2 et est composé d’approximativement 110 habitations, dans lesquelles on estime qu’il réside entre 500 et 700 personnes, majoritairement d’origine cap-verdienne, qui occupent des terrains publics et privés (Ferreira, 2016; Luiz e Jorge, 2012). Le quartier de Cova de Moura est densément peuplé, on estime qu’il y réside entre cinq et six mille personnes réparties sur moins de 0,2 km2. En pratique, les territoires occupés par les quartiers étudiés peuvent être considérés comme des expériences urbaines particulières, à cause de leurs caractéristiques socioculturelles propres dans l’actuelle maille urbaine de AML. 

Image 1 – Localisation du quartier de Cova da Moura et do quartier de Talude (par section)

L’observation du tableau 1 montre la vulnérabilité sociale de la population résidante dans le quartier de Talude. Ici, le pourcentage de la population ayant peu d’éducation (analphabète et enseignement primaire) est toujours supérieur à celui de la paroisse civile, dans laquelle il se trouve et, surtout, à la municipalité à laquelle il appartient. Par rapport à la population ayant effectivement un travail, son pourcentage est inférieur à celui de la paroisse civile et de la municipalité. En plus de ça, entre 1991 et 2011, la proportion de la population employée à significativement diminuée. Par ailleurs, le chômage dans le quartier de Talude était, en 1991 et 2001, inférieur à celui de la paroisse civile et, en 2001, à celui de la ville, cependant, cette réalité s’est modifiée en 2011, année où le chômage dans le quartier de Talude était environ 30 % supérieur à celui de la paroisse civile et de la municipalité. 

Tableau 1 – Evolution Socioéconomique du quartier de Talude en 1991, 2001 e 2011 (%)

    Analphabète Primaire Employé Sans emploi Jeune
1991 (S) Talude  15.5 29.1 45.1 3.6 35.4
(F) Unhos 13.9 32.7 45.8 4.1 33.2
(M) Loures 10.3 27.1 47.6 3.1 29.0
2001 (S) Talude  17.1 34.5 46.1 2.5 27.5
(F) Unhos 15.6 32.4 48.0 2.7 26.8
(M) Loures 12.3 26.9 49.6 3.8 22.3
2011 (S) Talude  6.5 30.2 38.6 8.9 25.1
(F) Unhos 3.3 28.2 44.6 6.7 19.8
(M) Loures 3.3 23.6 43.8 6.5 21.0

Source: INE, Recensement 1991, 2001 e 2011.

Pour ce qui est du pourcentage de la population jeune (moins de 19 ans), celui-ci est supérieur à celui de la paroisse civile et de la municipalité et cela, toute les années, même si on a pu constater une progressive diminution (comme, d’ailleurs, dans tout le l’AML), au long de ces dernières décennies. Pour résumer, malgré l’évolution socioéconomique relevée dans l’AML entre 1991 et 2011, le quartier de Talude continue de présenter des indicateurs socioéconomiques plus défavorables lorsqu’on le compare à la paroisse civile et à la municipalité auxquelles il appartient. 

En comparaison, à Cova de Moura (tableau 2), l’évolution socioéconomique semble être plus problématique que celle du quartier de Talude, malgré des dynamiques similaires. Le taux d’analphabètes dans le quartier de Cova de Moura, en 1991, était deux fois plus important que celui de sa paroisse civile et de sa municipalité. En 2011, malgré la forte diminution par rapport à 1991, le taux d’analphabétisme était presque trois supérieur à celui de la paroisse civile et de la municipalité. La population ayant un niveau d’enseignement primaire, d’un autre côté, a évolué de manière diverse, étant très inférieur au pourcentage de la paroisse civile et à celui de la municipalité en 1991, mais dans des proportions similaires en 2011. 

Le pourcentage de la population ayant un emploi à Cova de Moura a toujours été inférieur à celui de la paroisse civile et de la municipalité, mais, contrairement au quartier de Talude, le taux entre 1991 et 2011 était pratiquement le même. Par rapport au chômage, le pourcentage de Cova da Moura est légèrement inférieur à celui de la ville, entre 1991 et 2001, par contre, en 2011, la situation était différente, avec un pourcentage beaucoup plus important (10,6 %) que celui de la municipalité ou de la paroisse civile à laquelle il appartient. 

Tableau 2 – Evolution Socioéconomique du quartier de Cova de Moura entre 1991 et 2011 (%) 

    Analphabète Primaire Employé Sans emploi Jeune
1991 (S) Cova da Moura 20.4 16.9 37.7 3.4 44.5
(F) Damaia 8.1 26.5 47.0 3.6 25.4
(M) Amadora 9.6 25.2 47.5 3.5 27.8
2001 (S) Cova da Moura 19.6 23.8 46.5 3.9 30.2
(F) Damaia 9.6 27.4 47.7 3.8 17.0
(M) Amadora 11.5 25.5 49.3 4.2 21.1
2011 (S) Cova da Moura 8.0 25.3 35.5 10.6 26.1
(F) Damaia 2.9 25.7 40.6 6.6 17.8
(M) Amadora 3.3 23.5 42.1 7.4 20.0

Source: INE, Recensement 1991, 2001 et 2011.

En prenant cela en compte, on peut affirmer que Cova da Moura est un portrait similaire à celui du quartier de Talude, puisque les indicateurs censitaires montrent une situation socioéconomique plus inégale lorsqu’on la compare à la paroisse civile et à la municipalité à laquelle le quartier appartient. Cependant, derrière cette réalité socioéconomique qui persiste dans les territoires occupés par les quartiers de Talude Militar et de Couva de Moura, des processus formatifs et d’empouvoirement apparaissent, ainsi que des initiatives culturelles révélatrices de forte créativité et qui se manifestent comme de vrais actes de résistance et de rébellion, par rapport à l’idée de la ville monochromatique, de la ville pour peu de personnes et inégales. En fin de compte, comme le dit Hurley (2019), la différence et la diversité, qui facilitent l’innovation, sont aujourd’hui des territoires périphériques. 

Le quartier de Talude Militar

Comme son propre nom le suggère, le quartier a été construit le long d’une partie de la Route Militaire, originalement pour défendre Lisbonne, sur une zone en pente des bords du Tage, ce qui fait que le quartier de Talude Militar soit classé, par le Plan de Direction Municipale de Loures, comme étant impropre à la « reconversion urbaine », car c’est une zone avec des risques de glissements de terrain. Cela a transformé le relogement, l’expulsion et la démolition en quelque chose de réel pour les habitants de Talude Militar, renforcé par le fait que le quartier soit touché par le Programme Spécial de Relogement (PER), qui tendait à éliminer les quartiers de cabanons, au Portugal. Malgré cela, on estime que le PER n’a englobé que 43 % des 150 agrégats familiaux enregistrés originalement en 1993, ne relogeant qu’une partie des habitants (Luiz et Jorge, 2012).  

Dans ces quartiers périphériques de l’AML, on voit émerger, dans les espaces de précarités matérielles et, probablement, de conditionnements au développement d’une vie de pleins droits de la citoyenneté, des pratiques culturelles innovatrices qui, en même temps, cherchent à correspondre aux limitations (im)matérielles, qui servent aussi comme lien avec le pays et la culture d’origine, comme des pratiques d’intégration socio-spatiales de la population immigrante. Parmi l’ensemble des pratiques créatives développées dans le quartier de Talude Militar nous mettrons en avant le potager urbain et l’organisation associative du quartier. 

Le potager urbain est vu comme une activité d’intervention dans un ensemble construit, il coexiste donc avec d’autres typologies spatiales, comme les espaces résidentiels, ayant la fonction de répondre aux nécessités de subsistance mais aussi d’identité, d’espace de liberté et d’affection (Luiz et Jorge, 2012). Et c’est dans ce contexte que les potages urbains de Talude, qui ne sont possibles que grâce à l’informalité et à la flexibilité des occupations de logements, remplissent plusieurs fonctions, au de-là de celle directement liées à de petites production bio qui se trouvent sur la tableau des familles résidantes, en étant en petite partie vendue et échangée dans et en dehors du quartier. 

Cependant, les potagers urbains, ayant pour fonction d’enrichir, à moindres coûts, le régime alimentaire des habitants de Talude Militar, sont une manière, grâce à laquelle, on sauve les traditions et les saveurs des pays d’origine de ses habitants. La canne à sucre, le maïs et les haricots sont quelques exemples des produits cultivés dans les potages du quartier, en plus de l’élevage des animaux, également destinés à la consommation, comme les poules, les chèvres et les moutons. Les produits cultivés sont la base des plats typiques africains comme le maïs doux, le chausson au maïs et le cachupa. La canne à sucre, en plus d’être consommée de manière naturelle, est aussi broyée et distillée pour la fabrication du ponche et de l’eau de vie appelée grogue, par les cap-verdiens.   

Même en rassemblant des habitants de différents âges, le potager urbain est une activité développée plus intensément par les adultes ainsi que par les personnes âgées, qui bien souvent, étaient déjà proches de la terre dans leurs villes d’origine et qui cherchent à garder dans le « nouveau » territoire ces modes de vie et à retrouver les liens avec le monde rural (Lages, 2011). « Au Cap-Vert, on plantait déjà. Comme on aimait planter notre terre, on a planté ici aussi [dans le quartier de Talude Militar] », dit un ancien habitant du quartier, il y a vécu pendant 40 ans, il a désormais été relogé, lors du conversation informelle. (Image 4)

Habitants du quartier de Talude Militar qui écossent les petits pois devant le potager, 2019

La pratique du potage est réalisée grâce à l’emploi de connaissances basées sur les traditions de plans originels, sans usage de techniques sophistiquées. Cependant, la connaissance  « formelle et technique » liée à l’horticulture a été mise en pratique par les responsables des potagers, en raison des liens établis entre les habitants et les chercheurs de l’Université de Coimbra. Quand l’Université dépasse son rôle d’espace de production, de systématisation et de transmission de connaissance, elle ajoute des pratiques démocratiques de savoir qui se transforment en pratiques éducatives. Elle prend en charge une responsabilité avec la société, en plus de renforcer des mouvements de résistance. Ces pratiques éducatives ont été mises en place dans le cadre du partenariat avec l’Université de Coimbra, produit d’un projet de développement par les chercheurs qui ont amené des questions et un débat à propos de l’importance de la rotation des cultures, de la diversification des produits plantés, du contrôle naturel des parasites, des techniques d’irrigation et la construction de réservoirs a engrais (Nunes, et. Al. 2014). 

La coexistence des potagers et des espaces d’habitation reflètent également la lutte pour la permanence dans un territoire marqué par les incertitudes et l’accès limité à des ressources de bases, comme l’eau et la terre. C’est dans la recherche du respect, la subversion aux précarités vécues, à travers les humiliations sociales, économiques, culturelles et environnementales dans l’espace de vie non reconnu par le pouvoir public, considéré comme étant « clandestin » et « informel », que les potagers émergent comme une possibilité d’accéder à un espace de liberté, perdu dans un autre espace-temps de la colonialité, qui forge l’histoire de cette population (Luiz et Jorge, 2012, p. 151). De la nature entièrement communautaire, l’activité associative dans le quartier de Talude Militar, développée par l’Association pour le Changement et la Représentation Transculturelle (AMRT), anciennement appelée Association d’Améliorations et Récréatif de Talude, semble avoir également surgie de la combinaison entre la conquête des droits aux services urbains et, en même temps, l’alimentation des dynamiques immatérielles liées à la culture de ses habitants. L’AMRT fonctionne depuis août 1993 et a été créé par un collectif de jeunes habitants du quartier, comme une réponse aux difficultés d’atteindre des moyens institutionnels pour répondre à l’insuffisance d’un quartier qui s’auto-construit, résultant en un processus d’auto-organisation, c’est une proposition pour régler les problèmes quotidiens et donner de la visibilité aux demandes faites au pouvoir public. 

Après avoir satisfait les nécessités matérielles de base, l’AMRT s’est attaquée aux dimensions immatérielles, grâce au développement des activités culturelles et leur divulgation ou à la création d’espaces convivialité qui consolident une identité commune. L’AMRT a un espace propre dans le quartier, depuis l’année 2000 et exécute des projets liées à l’insertion de la population jeune dans la vie adulte et professionnelles, des activités tournées vers l’intégration de la population immigrante dans « la vie portugaise », l’appui à l’éducation des enfants du quartier et à mis à disposition un cabinet d’insertion professionnelle et un centre de formation. En plus des activités internes au quartier, fondamentales pour le maintien d’une « solidarité territoriale », il est important de souligner que l’AMRT ne s’est pas limité à « jouer » seulement dans l’arène du lieu auquel elle appartient, valorisant la participation du quartier de Talude Militar dans les arènes décisionnaires de la ville de Loures, comme la Conseil Municipal et le Conseil de la Paroisse Civile de Unhos (Lages, 2011). L’AMRT s’est aussi consolidée grâce à la mise en place de soutiens sociaux aux habitants de Talude Militar, comme le soutien à la crèche, si fondamental dans un quartier principalement peuplé par les jeunes, et en 2008, par la création de la Banque d’Aide Alimentaire et de Vêtements (Lages, 2011). 

En plus des pratiques d’aide sociales aux habitants, il y a aussi les fêtes qui renforcent la permanence d’une culture qui ne peut être considérée comme étant celle « de là-bas », mais qui n’est pas non plus seulement « d’ici », et qui contribuent à renforcer les solidarités et à ouvrir le quartier vers l’extérieur. La fête du Sacré-Cœur, qui a lieu au mois de novembre, à pour objectif de réunir la population d’origine africaine résidente et ancienne-résidente – à cause des relogements – du quartier et aussi de celle qui n’y a jamais vécu. C’est un exemple de ce type des fêtes, on y mélange les tam tam, la morna ou le funaná, et en même temps, on y mange de la cachupa, on boit un grogue produit par la canne à sucre du potager local. 

Le quartier de Cova da Moura (Kova M) 

De la plaine de la rivière Trancão, nous montons maintenant vers la colline entre les paroisses civiles de Damaia et Buraca, dans la ville de Amadora. La population majoritairement africaine, venant principalement du Cap-Vert et partageant des éléments du même contexte historico-culturel que celle du quartier de Talude Militaire, a enfoncé les premiers piliers sur le territoire du Alto da Cova da Moura, il y a près d’un demi siècle. Avec les Cap-Verdiens, il y avait beaucoup de blancs, revenant des anciennes colonies portugaises et qui se sont ajoutés aux autres populations des PALOP, comme les Santoméens et les Angolais. Cependant, sur l’échelle de l’AML et du pays, le quartier de Cova da Moura est le territoire le plus connue comme étant le « bastion » de l’identité, de la culture, de la résistance et de la créativité africaine, particulaire celle de la créole cap-verdienne, sur le sol portugais. 

Le quartier de Cova da Moura est caractérisé par la jeunesse de sa population, on y enregistre une surreprésentation des métiers du bâtiment (pour les hommes) et des services de ménage et de cuisine ou de service dans la restauration (pour les femmes) (Vasconcelos, 2007). Des rues étroites au goudron abîmé, des installations électriques complexes et visibles, un tracé urbanistique dense et qui réduit l’espace public, et de nombreuses constructions qui défient l’architecture canonique, tel est le paysage qui configure ce quartier aux portes de Lisbonne. 


La forme du quartier est le résultat d’un processus d’évolution presque organique, partant d’un tracé partiel originellement auto-défini, qui se densifie et qui est progressivement rempli par l’action des habitants. S’agissant de l’occupation d’un terrain presque totalement privé, dans lequel l’action publique s’est révélée incapable de promouvoir la requalification ou même la régulation effective, les marques de ce dernier dans le paysage sont limités. Elles correspondent essentiellement au pavement de plusieurs rues, la construction d’une école et d’un centre poli-sportif ouvert. En l’absence d’une intervention effective des acteurs publics, le rôle de garantir la qualité de vie des habitants et de maintenir les constantes demandes des acteurs publics externes revient aux organisations locales de la société de quartier, prenant la tête de la résistance collective. Tout comme l’Association Changement et Représentation Transculturelle (AMRT) du quartier de Talude Militar, l’Association Culturelle Moinho da Juventude (ACMJ) est née de la nécessité de répondre de manière urgente aux demandes du quotidien pour le fonctionnement de base du quartier, comme l’accès à l’eau et à l’énergie électrique, s’alliant ainsi à l’Association des Habitants du Quartiers Alto Cova de Moura (AMBACM). 

Malgré le fait que l’ACMJ partage avec l’AMRT l’embryon fondé suite à l’absence de réponses à travers des moyens formels par la résolution de problème, elle garde, depuis son origine, un discours, converti en acte, de valorisation de l’immatériel (développement de compétences, promotion culturelle, encouragement au sport…) qui incorpore un élément important de valorisation de la culture cap-verdienne, fréquemment construire dans un contexte d’interaction et de diversité. Effectivement, dans la pratique de l’ACMJ, les dimensions matérielles et immatérielles s’entrecroisent à travers l’art, qui est entendu ici dans une dimension politique et sociale contribuant à la construction d’un sens commun, cherchant à rendre visible ce que le discours hégémonique cherchent à cacher (Carmo, 2012; Mouffe, 2007; Malheiros, 2007). Le graffiti est une de ces initiatives artistiques stimulée et présente dans le quartier de Cova da Moura, démontrant une valorisation de la culture et l’existence d’une identité transnationale africaine (Campos et Vale, 2013). Beaucoup de ces graffitis contiennent des messages revendicatifs et d’espoir divers de militants et d’idoles noires, peints dans des tons de gris ou dans des couleurs vives, qui portent, surtout, des éléments d’identité noire ou créole, servant, d’un côté à embellir ce lieu, Cova de Moura, et d’un autre côté, comme un marqueur identitaire, de résistance et d’affirmation, qui met en avant des valeurs comme la solidarité, l’action collective, l’antiracisme ou la résistance à l’oppression. 

Graffitis dans le quartier de Cova da Moura, 2019

De manière plus spécifique, le sauvetage du lieu d’origine est présent sur les plaques toponymiques posées par les habitants, dans une action de l’ACMJ, donnant les noms d’îles du Cap-Vert à certaines rues du quartier.

 

Le vécu de la culture d’origine apparaît également dans le son et la danse du tam tam fait par les femmes, cap-verdiennes ou descendantes, membres du Grupo de Batique Finka-Pé créé, avec le soutien de l’ACMJ, en 1988. Les femmes font un cercle, avec en son centre, une danseuse, elles frappent la « tchabeta », un tissu ou un objet couvert d’une étole enroulé entre les jambes, elles accompagnent ce son de cantiques qui renvoient, par exemple, à la difficulté de la condition de femme et aux problèmes concrets auxquels elles font face quotidiennement au Portugal. 

Le moment culturel le plus connu et original de Cova da Moura correspond aux festivités de Kola San Jon. Ce cortège, qui prend ses origines dans les îles de Santo Antão et São Nicolau, au Cap-Vert et qui croise la culture des esclaves et celle des colons, mélange musique, tambours, sifflets et objets d’artefacts. Elle est célébrée dans le quartier de Cova da Moura depuis 1992. Vingt et un ans après le début de sa célébration, la fête de Kola San Jon, célébrée à la fin du mois de juin, près de la fête de Saint Jean, a été inscrite à l’Inventaire National du Patrimoine Immatériel du Portugal.  Dans le domaine de la promotion et de la production culturelle plus marquée par l’hybridité et par l’initiative des jeunes, il est incontournable de parler du Festival Jova M, organisé annuellement, depuis 2012, à Cova da Moura. Comme l’a dit le Coordinateur du Festival, celui-ci a pour objectif de rendre visible les jeunes artistes de la musique et de la danse qui vivent à Cova da Moura et dans les autres périphéries. C’est grâce au Festival Kova M que la population du quartier et des municipalités voisines peuvent profiter, pendant quelques jours, de musique, de danse, de sport, de saveurs et d’épices africaines, tout comme d’ateliers sur des questions critiques. Parmi les genres musicaux présentés lors du Festival Kova M, le hip-hop national attire particulièrement l’attention, le rap portuga, une musique avec un élément ethnique afro, produite par des jeunes du quartier qui expriment leur indignations dans les paroles, dans lesquelles on peut entendre également leurs rêves de changement de réalité (Raposo, 2010). Ces jeunes profitent, depuis 2008, du studio Kova M, appartenant à l’ACMJ, pour le développement de leur travail et l’exploration de nouvelles pratiques créatives qui se diffusent via les circuits digitaux, enregistrant un nombre élevé de streams.  

En 2010, par exemple, l’album appelé « música de intervenção » [musique d’intervention] a été lancé, réunissant plusieurs rappeurs du quartier. C’était le premier album produit au studio Kova M. Parler de Rap à Cova da Moura, c’est entendre des noms comme Dom Vá, Ridel, Kromo de di Guetto e Mynda Guevara. Le hip-hop de Cova de Moura, chanté en portugais et en créole, montre la réalité de ce quartier qui semble se mélanger avec les réalités des périphéries des grandes villes globales, produit d’une urbanisation qui discrimine, marginalise et exclut, construisant des villes inégales et injustes. En plus de ces pratiques culturelles, on peut profiter d’un échantillon du quartier de Cova da Moura dans les restaurants aux plats typiques des îles, dont les aromes accompagnent la balade, dans les salons de coiffure afro, ou grâce aux femmes qui vendent le poisson et les légumes exigés par la cuisine des tropiques. Ces initiatives d’innovation et de créativité (im)matérielles du quartier de Cova da Moura signifient, en réalité, « produire une ville » en transformant l’espace précaire en un lieu vivant. Internement, elles contribuent à l’effort d’identité et au sentiment de communauté, soutenues par des codes et des pratiques culturelles vécues par la population et respectées par celle-ci. De manière externe, elles contribuent à la mobilisation et à la diffusion des stratégies de résistance vécues par les habitants et par les associations locales, comme l’ACMJ et l’AMBACL face aux tentatives successives de destruction partielle ou totale du quartier, comme l’a déjà laissé entendre le contexte du, déjà mentionné, PER ou dans le cadre d’un document élaboré par la ville durant moitié de la première décennie du XXIe siècle. 

Considérations finales

Comparés à des quartiers formels de relogement public, qui malgré la meilleure qualité de divers bâtiments, ne sont, fréquemment, pas bien insérés dans le tissu urbain et ne sont marqués par l’absence des activité économiques locales (formelles et informelles), les quartiers d’auto-construction, comme celui de Talude Militar, mais surtout, celui de Cova da Moura, matérialisent le droit de la population appauvrie et ethniquement périphérique de choisir son lieu dans la ville et à contribuer à la production de celle ci, s’ajustant à ses souhaits et à ses nécessités. Parce que ce sont des lieux marqués par un certain abandon de la régulation publique, par les conflits de divers types (par exemple, entre les propriétaires et les locataires ; les forces de police et les jeunes ;  les institutions locales et les pouvoirs publics) et, à cause d’une exigence d’adaptation constante, ce ne sont pas de quartiers socialement simples, ils sont caractérisés par la résilience et la résistance des habitants, comme c’est le cas à Cova da Moura. 

C’est dans ces quartiers que la ville diverse et plurielle est produite, que sont défiés les référentiels normatifs communs qui nous disent (à peine) que l’intégration (des immigrants sur le lieu de destination finale) est incompatible avec le transnationalisme actif ou que l’activité qui domine les quartiers périphériques est la criminalité, ceux-ci devant être éradiqués. Talude Militar et Cova da Moura nous montrent que c’est n’est pas comme ça. 

Parce que la ville formelle limite l’accès à ceux qui ont peu de ressources, comme les immigrants travailleurs des PALOP et leurs descendants, que les quartiers populaires sont l’alternative de vie et d’habitations de ceux qui « restent à l’extérieur » et qu’ils se réinventent là-bas tous les jours. Générés dans un contexte de honte (peu de ressources financières, absence de composantes d’aménagement public du territoire …) les défis sont très nombreux, de la qualité de la maison à la qualité de l’espace public, ou de la reproduction de la pauvreté et de l’échec scolaire dans un contexte de racisme et de stigmatisation territoriale. Il devient donc nécessaire de faire revenir l’état dans ces lieux, non pas pour les détruire mais pour les requalifier, créant, dans un environnement de cogestion avec les résidents, des espaces physiques meilleurs, des opportunités de formation et de valorisation des ressources « endogènes » alternatives (la créolité reconstruite) qui mènent à de nouvelles représentations à propos de ces quartiers, les intégrants à la métropole. C’est seulement de cette manière qu’il sera possible de tirer profit totalement de la créativité existante, concrétisant l’ambition d’innovation sociale, comme un processus nouveau et mobilisateur, capable de contribuer à la modifications des relations de pouvoir.

Originel en Portuguais


 

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Katielle Silva | Brésil |

Géographe, titulaire d’un master en Développement et d’un autre en Environnement, tous deux de l’Université Fédérale de l’État de Pernambuco et d’un doctorat en Géographie Humaine de l’Institut de Géographie et Planification du Territoire de l’Université de Lisbonne. Elle est chercheuse au sein des noyaux de recherche ZOE (Dynamiques et Politiques Urbaines et Régionales), au Centre d’Études Géographique (CEG-Lisbonne) et MSEU (Mouvements Sociaux et Espace Urbain) à l’Université Fédérale de l’Etat de Pernambuco.

katiellesusane@gmail.com

Marcos Correia | Portugal |

Géographe, titulaire d’un master en Systèmes d’Information Géographique et un autre en Planification du Territoire, tous les deux obtenus à la Faculté de Lettres de l’Université de Porto et Doctorant en Système de Transport, à l’Institut Supérieur Technique de l’Université de Lisbonne. Il réalise des recherches dans les domaines des transports publics, de l'urbanisme, de la dispersion urbaine, de l’acce, de l’équité, des inégalités sociales, de la modélisation et de l’économétrie.
marcoscorreia@edu.ulisboa.pt

Jorge Macaísta Malheiros | Portugal |

Géographe, chercheur et membre de la direction du Centre d’Études Géographiques de l’IGOT (Université de Lisbonne), où il est également professeur associé. Il développe des recherches dans les domaines d'études sociaux urbains et des migrations internationales, en se concentrant sur l'intégration des immigrants, les dynamiques démographiques, les relations de genres, les problèmes de l’habitation et de la ségrégation urbaine.
malheiros@campus.ul.pt

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