Agence NARRA
décembre 2018
traduit par Déborah Spatz
Les Noirs (noirs et métisses) représentent près de 40% des étudiants des cursus de journalisme au Brésil. C’est ce que révèle un sondage de la Diversa, basé sur le Recensement de l’Éducation Supérieure de 2016. La représentation des asiatiques n’atteint pas 2% et celles des indigènes est de 1%. Si l’entonnoir de la diversité est déjà très étroit pour entrer à l’université, il se réduit encore plus lors de l’épreuve de rédaction. La proportion de blancs est de 60% dans les cursus de licence, elle dépasse les 70% lors des épreuves de rédactions, alors que celle des noirs chute de moitié, un peu plus de 20%. Les asiatiques et les indigènes maintiennent la proportion d’environ 1%. Et c’est justement en contrepoids à cela qu’est née la NARRA.
Nous sommes une agence-école de journalisme, dont la première session est formée par un groupe de onze jeunes majoritairement noir et féminin. Nous venons de toute la Région Métropolitaine, de la région de la Baixada Fluminense, jusqu’à Niteroi, en passant par les favelas et les quartiers périphériques de Rio de Janeiro, tous convergent en direction de la Maré.
Nous nous réunissons pour construire un rêve commun : celui de la communication plus diverse et responsable, marquée par des personnalités diverses, dans laquelle notre existence ne se trouve pas en marge mais plutôt au centre de la production de contenus qui stimulent la pensée critique, l’estime de soi et le débat plus profond à propos des droits fondamentaux.
La NARRA est le résultat de l’Agence de Narrative des Périphéries, un projet de l’Observatoire des Favelas, dont la durée est d’un an. La méthodologie est développée de manière créative par le data_labe, [laboratoire permanent des données dans la favela] en partenariat avec l’École de Journalisme de Énois et parrainée par Ford Foundation.
Dans notre premier reportage, nous cherchons à comprendre qui est la nouvelle génération d’enfants des favelas et comment ils construisent leurs identités. Nous avons parlé avec des psychologues, des pédagogues, des professeures, des mères et bien sûr, avec des enfants, pour comprendre l’importance du débat racial dans leurs vies, principalement 15 ans après la Loi Fédérale 10.639/2003, qui détermine l’enseignement obligatoire de la culture afro-brésilienne dans le programme scolaire.
Actuellement nous avons interviewé des adolescents internes et externes au système socioéducatif de l’État de Rio de Janeiro pour enquêter sur les politiques publiques proposées par le gouvernement. L’idée est de relativiser les idées les plus courantes à propos des mesures et des situations vécues par les jeunes dans une perspective ample, ancrée dans des données et des histoires de vide.
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