Revue

periferias 2 | démocratie et périphérie

illustration: Photo: Marcia Farias

La géopolitique de l'état et le territoire du quilombo

par Jorge Barbosa

| Brésil |

5 December 2018

traduit par Déborah Spatz

LA GÉOPOLITIQUE DE L’ÉTAT ET LE TERRITOIRE DU QUILOMBO1Note du traducteur: Les communautés Quilombolas désignent des communautés formées par les descendants d’escalves qui ont fuit leur maître durant l’époque coloniale.  AU XXIe SIÈCLE de Diosmar M. Santana Filho 2Professeur de Géographie, géographe, titulaire d’un Master en Géographie de l’Université Fédérale de l’État de Bahia, activiste du Mouvement Noir.  e-mail: ptfilho@gmail.com
Paco Editorial, 2018. 260p

 La géopolitique de l’état et le territoire du quilombo au XXIe siècle (Paco Editorial, 2018) puise ses origines dans la recherche de Master en Géographie de l’Université Fédérale de l’État de Bahia (2014), rédigée par le géographe Diosmar Santana Filho. Ainsi, le livre mis en avant ici est comme un fruit semé, planté et cultivé par des mains qui magnent les savoirs et les écrits.

L’œuvre de Diosmar Santana Filho est une victoire des petits-enfants des africain(e)s survivants des cales du trafic sur l’Atlantique, qui se sont établis sur les terres des peuples Tupi et Guarani, pour écrire leur Géographie de la Diaspora Noire au XXIe siècle.

Le travail critiqué ici a été pensé et vécu dans le temps et l’espace de la participation noire avec les questions de fond d’une société viscéralement raciste. Le texte en question, prend ses origines dans un dialogue avec le mouvement quilombola, noir, des femmes noires, le peuple et des communautés traditionnelles présentes sur le territoire brésilien et en tension historique avec l’État.

En adoptant l’analyse de l’espace géographie à l’échelle de la politique durant la première décennie du millénaire, l’auteur se réfère dans ses réflexions aux œuvres de Milton Santos, principalement quand il considère et reconnaît l’espace de l’État comme une construction sociale d’oppression et de reproduction des inégalités. C’est justement dans ce mouvement d’élargissement des horizons de l’analyse critique que les luttes socio-spatiales d’affirmation politique et ethnique des quilombos sont recueillies dans la prose de Diosmar Santana.

La géopolitique de l’état et le territoire du quilombo au XXIe siècle est organisée en six chapitres, dédiés aux processus historiques et sociaux complexes, comprenant la géopolitique de la population noire dans la lutte contre le racisme et le patriotisme, les conquêtes éphémères et les plus importantes de la terre, les mouvement de quilombolagem dans leur volonté de sortir leur territoire de la visibilité et des stratégies d’affirmation du peuple des Quilombos comme sujet de droits.

Le parcours identifié est un exercice de dépassement critique de la population (et de reproduction) de lectures et d’interprétation dominantes dans le contexte des sciences humaines et sociales qui n’assument pas intégralement (et ne considèrent pas) le racisme comme structurant dans la formation socio-spatiale brésilienne. En contrepoids aux analyses hégémoniques, le Livre de Diosmar Santana, en plus des critiques par rapport aux relations racialisées d’oppression et d’exploitation dans notre société, élit également le peuple noir comme auteur collectif de l’une des plus grandes conquêtes face au racisme structurel : le Quilombo !

Acceptons, donc, l’invitation de l’auteur à penser que l’État-Nation brésilien, de manière radicalement transformatrice, principalement en retirant les Quilombos des positions subalternes, et ainsi à contribuer à l’élargissement de la visibilité des territoires des Quilombos dans leur sens complet de droits et dans leurs plus amples références de projet révolutionnaire de société.

Jorge Barbosa | Brésil |

Directeur de l’Observatoire des Favélas, Professeur à l’Université Fédérale Fluminense.

jorge@observatoriodefavelas.org

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