essais

periferias 6 | race, racisme, territoire et institutions

photo: Corleone Brown

Hiérarchies radicalisées et frontières floues

Les complexité de l’oppression banale 

Mariam Barghouti

| Palestine |

traduit par Déborah Spatz

Souvent, la question de la Palestine est observée avec tout ce qui est israélien. Même dans le monde universitarie, la Palestine et Israël sont examinés dans leurs relations l’un avec l’autre. Cependant, lorsqu’on veut vraiment regarder dans le racisme et l’oppression structurels, on doit admettre que cela va plus loin que la Palestine et au-delà des Palestiniens.

« L’exil est si fort en moi, je peux presque le ramener à ma terre » (Mahmoud Darwish) 

Dans une interview, Mahmoud Darwish — surnommé le poète national de Palestine — a déclaré « l’exil est si fort en moi, je peux presque le ramener à ma terre. » La citation a été dite dans son propre contexte et Darwish peut avoir eu une interprétation entièrement différente de celle-ci. Mais je pense à beaucoup d’entre nous qui ont été exposé à la dépossession chronique et à une invalidation persistante qui finiront par se sentir aliénés au point de finir par rentrer à chez eux et se continuer à se sentir des étrangers. Si nous libérons la Palestine uniquement pour nous sentir exclus, pourquoi continuons-nous à nous battre ? 

Au-delà de toutes les poétiques et les radicalisations, nous continuons à nous battre parce que la violence du silence devient si grande que nous sommes obligés de commencer à envisager autre chose. Ce n’est pas étonnant que la célèbre phrase « I have a dream » résonne pour tellement de personnes. Rêver signifie exposer très clairement — rendre visible non pas le rêve, mais pourquoi nous devons rêver en premier lieu.

 

Palestine, identité ethniques et frontières

Je me souviens lorsque mes parents nous ont fait déménager de Ramallah à Atlanta, en Géorgie. Le sud des États-Unis est inondé dans sa propre histoire non réconciliée de racisme racial, de préjugés et de peurs des menaces. Nous venions tout juste de faire nos valises, en 2003, lorsque la deuxième intifada (soulèvement) bouillonnait encore à plein régime en Palestine.

En entrant dans ma classe de cinquième année, j’ai vu que celle-ci était majoritairement noire. Il y avait trois filles blanches qui paraissaient m’avoir accueillie comme étant des leurs. Je me souviens que l’une d’entre elles, Holly, m’a dit avec désinvolture « tu sais, nous sommes les seules filles blanches ici. C’est difficile, mais nous devons d’une certaine manière rester ensemble. » Je ne connaissais pas le racisme basé sur la couleur, avant cela. Je connaissais le racisme en tant que palestinienne. Pourtant, j’ai vu d’une certaine manière le chevauchement entre Holly et le soldat pointant un revolver sur moi lorsque je sortais du bus scolaire à Ramallah.

À l’université, j’ai appris l’incapacité d’une discipline à expliquer quelque chose de rationnel, ce qui est imaginé comme étant tangible, à parts égales de romantisme et de lutte douloureuse. Notre problème avec la compréhension se trouve non seulement dans le manque d’information mais également dans la manière dont on organise cette information.

Pendant ma maîtrise à l’Université d’Édimbourg, j’ai suivi deux cursus différents. L’un dans le département de sociologie et l’autre en sciences politiques. Pour le projet final de chacun, je me suis autorisée à utiliser les mêmes ressources pour chaque sujet de recherche et construire deux arguments différents pour chaque cursus. Plus important encore, chaque argument devait être validé et soutenu par les bonnes preuves et contres-preuves.

J’ai remarqué que les universitaires sont des avocats par leur propre mérite et avec leurs propres arguments

Lorsque j’ai réussi, plutôt que d’être impressionnée par moi-même, j’ai ressenti un certain dédain pour le monde académique. C’est presque comme si j'organisais mes informations d’une certaine manière, je gagnais. J’ai remarqué que les universitaires sont des avocats par leur propre mérite et avec leurs propres arguments. Lorsque j’ai commencé mes candidatures pour mon doctorat, aux États-Unis, on m’a dit que, bien que cela ne soit pas dit haut et fort, le monde académique américain ne prenait pas le monde académique britannique au sérieux. Je me souviens que tout ce que je suis parvenue à répondre à ce moment-là, ce fut « très typique de l’Amérique ». Le problème avec le racisme américain c’est qu’il ne s’est pas terminé avec l’esclavage et la ségrégation. Il a muté, il s’est transformé, il a changé. Ses limites se sont un peu élargies mais il y avait quand même des limites.

Le problème, avec le monde académique, c'est qu’il a peut-être projeté ses propres limites sur la réalité. J’ai étudié la littérature des érudits post-coloniaux, la théorie critique de la race, les études de la blancheur critique et plus encore. Une grande partie des similarités dans l’érudition n’est pas dans l’objectif qu’ils utilisent, mais plutôt dans la conclusion de la visibilité par rapport à l’invisibilité. Ce n’est pas le racisme qui est caché; le racisme est toujours visible. Nous ne savons nous taire que parce qu’on nous a dit de le faire. Le racisme est connu mais mis de côté, s’y confronter signifie déballer toutes les racines et les systèmes profondément blessants dans lesquels nous nous engageons et qui ont un impact sur nous. Mais le racisme, l’oppression, ce n’est pas visible. 

Nous sommes enchaînés d'innombrables manières. Une fois, en l’espace de 14 heures de détention par la police et l’armée israéliennes, les menottes autour des poignets sont devenues des attaches en plastique, qui sont ensuite devenues une écharpe nouée autour de mon poignet, qui est devenue des chaînes métalliques autour de mes pieds. J’étais enchaînée tout le temps, et les menottes n’étaient pas meilleures que les attaches en plastique. Les menottes ne me faisaient pas saigner comme les attaches en plastique le faisaient. C’est ça le problème du racisme, c’est évident. Le soldat qui utilisait des menottes en métal n’était pas meilleur que l’officier qui avait choisi d’utiliser des attaches en plastique. 

Ce que nous déballons dans les systèmes racistes, ce sont les manières dont nous séparons et déformons les mots et les images pour justifier cette violence radicalisées

Dans tous les cas, j’avais trop peur de mettre mes chaînes à l’épreuve et chacun de ces soldats ou policiers savaient qu’il me retenait. C’est concret et tangible à l’œil nu. Ce que nous déballons dans les systèmes racistes, ce sont les manières dont nous séparons et déformons les mots et les images pour justifier cette violence radicalisées. Peut-être que c’est pourquoi nous confondons parfois le racisme avec une idéologie plutôt qu’avec une action. Il n’y a pas si longtemps, des Américains enchaînaient des hommes et des femmes noirs dans des cages lors de spectacles de « zoos humains »1Voir https://www.rifemagazine.co.uk/2019/04/black-people-on-display-the-forgotten-history-of-human-zoos/ . Il y avait des personnes qui regardaient d’autres personnes dans des cages et qu’ils l’admettent ou non, je crois profondément que tout le monde ne trouvait pas cela « convenable ». C’est ça le problème à propos de ce qui convenable, parfois c’est l’inconvenance qui nous permet de réfléchir ensemble. Pour brouiller les frontières mais aussi pour les garder floues. Non pas pour mystifier, mais pour permettre de comprendre.

 

Forger des identités contre les autres

De nombreux poèmes de Mahmoud Darwish sont très célèbres. Celui qu’on nous apprend à l’école primaire est « Record, I am Arab. » [Souvenir, je suis un arabe]. L’identité des individus et des groupes est une facette du conflit ethno-politique. C’est une interaction de multidimensionnalité complexe et mêlée2(Malesovis, 2004: 11§). Martin Luther King Junior rêvait d’apporter le changement, mais sa vision du changement mettait du défi le confort de ceux qui récoltaient les privilèges de l’inégalité ou en avaient tout juste assez pour ne pas vouloir les perdre.

Mais le racisme convainc les gens de leur infériorité ou de leur suprématie dans leurs relations avec les autres, contester le racisme c’est semer le doute quant à cette conviction

Mais le racisme convainc les gens de leur infériorité ou de leur suprématie dans leurs relations avec les autres, contester le racisme c’est semer le doute quant à cette conviction. Holly était convaincue d’une certaine vision raciale envers les Noirs américains. Même en tant qu’enfant, nous lui avons appris non seulement à avoir peur, mais aussi à agir sur cette peur. Être en offensive, toujours s’inquiéter du collectif.

Après la signature des Accords d’Oslo en 1933, la poésie de Mahmoud Darwish s'est orientée vers des réflexions personnelles. Certains érudits ont suggéré que cela montrait un désenchantement par rapport à la réalités politiques palestiniennes.3Helit Yeshurun. “‘Exile Is So Strong Within Me, I May Bring It to the Land’ A Landmark 1996 Interview with Mahmoud Darwish.” Journal of Palestine Studies, vol. 42, no. 1, 2012, pp. 46–70. JSTOR, www.jstor.org/stable/10.1525/jps.2012.xlii.1.46 L’inclusion et l’aliénation ne sont pas distinctes l’une de l’autre et ne distinguent pas par un ensemble de symptômes ou de critères. Je dis symptômes parce que le racisme n’est pas une condition. C’est une réalité autant qu’elle conditionne, enseigne et intériorise. 

Si l’on déballe les pratiques de l’État israélien contre Mizrahim, on peut voir la manière dont cela prend forme dans l’inclusion simultanée (« we-hood ») en les représentant comme faisant partie du collectif juif, et l’exclusion (« us-hood »)  à travers des pratiques de ségrégation et politiques discriminatoires à leur encontre en tant qu’Arabes et Africains. En essayant de les inclure dans le we-hood contre la menace palestinienne, nous remarquons des efforts de « complémentarisation », qui, selon Eidham (1971), est un processus qui vise à maintenir la cohésion internet. On distingue différentes parties de notre identité et on les priorise selon le pouvoir qu’on acquiert. 

Les pratiques israéliennes contre les Palestiniens sont plus que de simples ordres de démolitions ou des arrestations militaires d’adultes ou d’enfants

Les pratiques israéliennes contre les Palestiniens sont plus que de simples ordres4https://www.btselem.org/topic/punitive_demolitions de démolitions ou des arrestations militaires d’adultes ou d’enfants.5https://resourcecentre.savethechildren.net/library/defenceless-impact-israeli-military-detention-palestinian-children C’est la radicalisation de nos identités en segments. Les Palestiniens de citoyenneté israélienne61959 — Wadi Salib Riots: Culminating a Decade of Ethnic Discrimination.” Mo(Ve)Ments of Resistance: Politics, Economy and Society in Israel/Palestine 1931-2013, by Lev Luis Grinberg, Academic Studies Press, Boston, 2014, pp. 90–121. JSTOR, www.jstor.org/stable/j.ctt21h4xqw.9 ne sont pas aliénés par la société israélienne, mais par les autres Palestiniens et Arabes. Les Palestiniens de citoyenneté israélienne ne sont pas seulement des citoyens de seconde classe en Israël mais plutôt des citoyens de première classe s’ils sont mis contre des Palestiniens dans Gaza assiégée. Le racisme classe les autres en fonction du rôle qu’ils peuvent jouer.

C’est la radicalisation de nos identités en segments

Les Mizrahim se servent des juifs pour le travail, mais lorsque dans les années 1950, les émeutes éclatent à Wadi al-Salib, dans le district de Haïfa, ils sont confrontés à la force brutale de la police israélienne. C’est du racisme casher. Tout autant que l’autorité palestinienne a besoin de Gaza pour capitaliser sur l’argument des réfugiés, mais lorsqu’on a protesté contre leur complaisance face au siège des Palestiniens à Gaza, nous avons été confrontés à une violence brutale de la part de la police anti-émeute et de la garde nationale.7https://www.aljazeera.com/opinions/2018/6/16/why-is-the-palestinian-authority-attacking-palestinian-protests C’est du racisme Hallal. Après tout, comment peut-on être racisme envers les nôtres ? Encore une fois, une mère ne peut pas être abusive envers ses propres enfants, n’est-ce pas ?

Dans les années 50, Israël a enrôlé des Druzes palestiniens dans le service militaire obligatoire. Ils ont essayé de faire la même chose avec la communauté chrétienne palestinienne en 2012.8Melhem, https://www.al-monitor.com/originals/2015/04/israel-conscription-army-palestinian-christians-druze.html Le racisme trouve des espaces dans des groupes pour nourrir des variantes de lui-même. Je suis toujours en train de désapprendre la trahison héritée que je ressens face à la communauté Druze qui a permis que cela continue. La seule façon de continuer à désapprendre, a été d’entendre parler de jeunes qui se mobilisent aujourd’hui contre la conscription Druze dans lamée. Avec pour slogan: « Refusez : votre peuple vous protègera ». Le problème avec la Palestine, c’est que le racisme est juste un aspect d’un projet de colonisation plus vaste. Ce n’est pas seulement un conflit « au sein du groupe ».

La paix, c’est l’absence de conflit

La paix, c’est l’absence de conflit. C’est peut-être la raison pour laquelle Darwish en a été déçu; parce que ce n’est pas un conflit, ainsi, comment peut-on parler de « paix »? La paix, si l'on est honnête, n’est pas autant un processus qu’un moment, un évènement. J’ai appris en Palestine que la paix n’existe qu’à deux moments. Le premier étant avant l’éruption de la guerre. Le second arrive lorsqu’on s'occupe de nos blessures (matérielles, physiques, émotionnelles, conscientes et inconscientes). Je pense que c’est notre besoin de paix et de calme qui nous empêche de nommer nos actions telles qu’elles sont.

J’ai appris en Palestine que la paix n’existe qu’à deux moments. Le premier étant avant l’éruption de la guerre. Le second arrive lorsqu’on s'occupe de nos blessures

Le fait de dénoncer le racisme d’Israël m’a poussé à dénoncer le racisme américain, l’autoritarisme en Syrie, au Bahreïn, au Guatemala, au Venezuela, au Yémen, en Arabie saoudite, et tout cela. Le plus difficile a été d’appeler les autorités palestiniennes par les tyrans qu’elles sont. Vous voyez, en grandissant j’ai été entourée de diplomates palestiniens. Ils étaient les oncles et les tantes qui me donnaient des sucreries, me souriaient tendrement et m’ont cajolé lorsque j’étais enfant. En grandissant, j’ai dû voir que ce n’est pas juste parce que ce sont des personnes puissantes qu’elles sont bonnes pour moi, pour ma famille, ceux que j’aime, ne signifiait pas que leurs actions pour la communauté étaient les mêmes. C’est la chose la plus difficile dans la lutte contre le racisme, dessiner la frontière entre soi-même et les autres. C’est pour cela que les Palestiniens ne parlent pas d’Israël ou des Israéliens, mais plutôt de leurs actions. Nous n’essayons pas de faire nos preuves par rapport à Israël. Ce n’est pas une épreuve pour savoir qui mérite le plus la terre. C’est un procès à propos de la violence systémique (secrète et manifeste).

 

Le problème avec le racisme, c’est qu’il est bon de s’en séparer

Ci-dessus, j’ai tenté de décrire différentes expériences parce que parler de discrimination israélienne envers les Palestiniens est relationnel. Il faut d’abord parler de ce qui est « Israéliens ». Je peux parler des pratiques actuelles d’apartheid israélien contre les Palestiniens, mais s’il y a quelque chose que j’ai appris à propos du racisme, du monde académique et par expériences professionnelles, c’est qu’il est là pour préserver un certain pouvoir. Il est lié aux droits de citoyenneté, à l’accès au logement, à la communauté, à la socio-économie, au territoire, au confort. Le racisme est soutenu par le confort. Il change selon le contexte ainsi que les manières, et les langues dans lesquelles le racisme se manifestent semblent souvent aléatoires et distinctes, mais c’est parce que les soldats changent. 

Le racisme change selon le contexte ainsi que les manières, et les langues dans lesquelles le racisme se manifestent semblent souvent aléatoires et distinctes, mais c’est parce que les soldats changent

Le type de menottes utilisées sur moi dépendaient du grade et du poste, du militaire ou du policier. L’ordre général d’enchainer les détenus palestiniens (peu importe s’ils sont vieux ou jeunes) était là. La manière dont cela est fait varie selon si c’était à l’époque où j’étais détenue au poste de police de Binyamin, près de Jérusalem, ou au tribunal militaire d’Ofer, près de Ramallah. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai évité de donner et de nommer différents épisodes de violence contre les Palestiniens. C’est parce que, pour nous, passer par un point de contrôle n’est pas qu’une histoire, c’est un moment de notre journée. Parfois plus d’un. C’est aussi pour cela que j’évite de parler de Nakba que les Palestiniens fêtent chaque année le 15 mai pour marquer la dépossession massive des Palestiniens, en 1948. Pourquoi parler du passé alors que le présent est violent et oppressif et nécessite des actions ? Le racisme compte sur la responsabilité de son passé, mais tant qu’il est passé, tout va bien.

 

J’ai commencé cet essai en suggérant que le racisme transcende la Palestine et les Palestiniens. Je suis passée de Mahmoud Darwish à Martin Luther King. J’ai parlé des figures de proue et d’un moment de mon expérience personnelle dans le sud des États-Unis, des conversations de salle de classe aux conversations aux arrêts de bus. J’ai parlé du monde universitaire et d’un moment de contention physique. J’ai présenté ces moments de manières brèves et j’ai essayé de relier ces points ensemble pour faire un argument. Je peux affirmer que ces narratives sont aussi interconnectées que je peux affirmer qu’elles sont séparées. 

Le fait de comprendre comment fonctionne le racisme est comme jouer une partie d’échecs. On peut trouver des modèles dans les échecs, certains mouvements consécutifs qui rapportent des victoires. Le problème avec le fonctionnement du racisme c’est que ça ne fonctionne pas sans les pièces. Le racisme, ce n’est pas les partie d’échecs, ce sont ceux qui y jouent. Et au lien d’avoir des pièces individuelles, ce sont des communautés toutes entières qui sont déplacées dans différentes directions — vraiment déplacées, tout comme un joueur d’échecs prend un pièce. Il faut en général aussi plus d’un joueur.

Je m’inspire de différentes exemples pour essayer de comprendre et de capturer le contexte palestinien avec le racisme israélien, parce que les antagonismes ethno-politiques se situent dans un état perpétuel de relations qui se manifestent par des processus se chevauchant. Israël et la Palestine. Une fois, j’ai pensé qu’on donnerait à tous les Palestiniens la nationalité israélienne et qu’on serait tous Israël. Mais ce qui nous éloigne, moi et les autres, de cette pensée, ce n’est pas le jingoïsme ou le patriotisme, c’est qu’être israéliens, ce n’est pas juste un nom. C’est une identité. 

Le problème de la colonisation, du racisme et l’oppression n’est pas l’identité de soi. L’identité change aussi vite que nous changeons en tant qu’êtres humains. C’est qui oppose une identité contre une autre, c’est l’imposition d’une vérité qui est construite qui impose que nous acceptions nos coups. On s’attend à ce que les femmes, les hommes, les garçons et les filles asservis portent leurs chaînes et sourient aux visiteurs du zoo. Le racisme ne peut pas accepter les différences au-delà de devoir réconcilier que nous partageons le même globe. Il accepte la différence comme une menace. Il ne célèbre pas autant l’identité qu’elle met l’accent sur sa grandeur en terrorisant. Le racisme n’est pas une pensée et ce n’est pas séparé. C’est la façon dont nous priorisons l’accès. 

C’est du racisme en Palestine. Ce n’est pas la négation du Palestinien par Israël; c’est l’emphase du Palestinien en tant que criminel


 

Mariam Barghouti | Palestine |

Mariam Bargouthi est auteure et chercheuse. Elle a reçu son diplôme en littérature et Langue Anglaise à l’Université de Birzeit, avec une spécialisation en socio-linguistiques, elle est également titulaire d’un Master en Sciences, de l’Université d’Edimbourg, en Sociologie et Changement Global, avec une spécialisation en hiérarchies radicales. Ses recherches académiques portent sur  la sociologie historique mondiale de la racialisation intra-israélienne. Elle a travaillé en tant que journaliste et reporter, dans la production digitale, la défense et la recherche ainsi que l’analyse de données. Elle a écrit à propos des développements sociopolitiques au Moyen-Orient, principalement dans la région du Levant. Son commentaire politique a été présenté par Al-Jazeera English, the New York Times, the Guardian, entre autres. Ses recherches sociologiques tournent autour des dynamiques sociales locales-globales, principalement sur la politique, le genre, les inégalités socio-économiques et les relations de pouvoir. Elle habite actuellement à Ramallah.

@MariamBarghout

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