Éditorial

periferias 7 | désincarcérer l’emprisonnement

désincarcérer l’emprisonnement

Periferias célèbre cinq ans et sept éditions publiées

avril 2023

Petit oiseau, il y a tant à explorer
Et toi, tu décides de te poser et de te reposer
Sur des barreaux pour vivre en chantant


Kelly Rhey

Le poème ci-dessus a été écrit par une femme privée de liberté lors d’un atelier d’écriture créative dans la Prison Féminine de Foz do Iguaçu. Dans l’atelier, Kelly a raconté, que le poème a été motivé par la surprise qu’elle a éprouvé en voyant un oiseau, qui pourrait être à l’extérieur, insister pour entrer dans la prison. Le texte a été construit autour de l’inconnue sur ce que l’oiseau faisait là-bas, malgré la possibilité qu’il avait de choisir un autre lieu. Peut-être, une forme suggestive de lire le poème est celle de supposer que l’oiseau aurait ses raisons d’être là, qu’il n’y est pas par ingénuité. Et si l’oiseau avait fait le meilleur choix pour lui ? Quelle autre alternative aurait-il à l’extérieur ? 

Dans le cas spécifique de l’horizon référentiel de la poétesse, l’unité pénitentiaire féminine de la ville, nous savons qu’il y a quelques décennies, le petit oiseau aurait trouvé la grande forêt atlantique, remplacée maintenant par un sol sec, de la terre brûlée, sur laquelle s’élèvent quatre édifices-prisons. Nous pouvons imaginer que le petit oiseau qui va en prison même sans avoir été condamné par quelques policiers que ce soit, parce que le complexe prisonnier ne lui a pas laissé de meilleures alternatives : peut-être que la prison est pour lui l’unique possibilité de se nourrir et d’interagir avec les autres êtres. Dans cette clé d’interprétation, le poème pointe vers quelque chose que les abolitionnistes pénaux affirment de manière répétitive : la prison n’affecte pas seulement la vie des personnes en privation de liberté et de leurs familles ; au contraire, elle nous affecte tous, de manière différente, puisqu’il s’agit d’une institution extrêmement sélective. 

Angela Davis a écrit dans La prison est-elle obsolète ?1Traduction de l’anglais vers le portugais de Marina Vargas. Editora Record, 2018. Que l’institution prisonnière « nous libère de la responsabilité de nous impliquer sérieusement face aux problèmes de notre société, principalement face à ceux produits par le racisme, et, de plus en plus, par le capitalisme global ». En d’autres termes, la prison ne servirait pas seulement à détenir et  à contrôler certains corps, mais également à détenir et à éviter des changements sociaux de fond. Et, c’est pour cela qu’un projet de changement social radical passe nécessairement par l’abolitionnisme pénal. Dans ce même sens, Fred Moten et Stefano Harney ont écrit que l’objectif de l’abolitionnisme n’est pas celui de « l’abolition des prisons, mais plutôt l’abolition d’une société qui pourrait avoir des prisons, qui pourrait avoir l’esclavage, qui pourrait avoir des salaires (…), non pas l’abolition comme l’élimination de n’importe quoi, mais l’abolition comme la fondation d’une société nouvelle ».2 A universidade e os undercommons (https://hemisphericinstitute.org/pt/emisferica-11-1-decolonial-gesture/11-1-essays/the-university-and-the-undercommons.html)


Periferias 7, Désapproprier la prison, est toujours publiée en versions traduites en portugais, anglais, espagnol et français, comme nous l’avons fait depuis la première édition, le Paradigme de la puissance, publiée en 2017. C’est dans cette édition, Chère personne lectrice, que se sont ouvertes les voies pour que Periferias devienne également une maison d’édition, dont le siège se trouve dans la Favela de Maré, à Rio de Janeiro, et qui, jusqu’en 2023, a publié vingt livres.

Les projets éditoriaux de Periferias, au sein de la revue, mais également de ses livres, fomentent les traditions, les littératures, les philosophies, la poésie, les avoirs et les pratiques, les images ainsi que les utopies des Périphéries Globales, en fixant notre regard sur les personnes et leurs intersections. C’est de là que naissent les questions que nous articulons dans nos productions : la race, le genre et la sexualité, l’ethnie, la territorialité, l’éducation publique, la sécurité publique, la lutte contre la guerre des drogues, l’incarcération de masse, ainsi que les questions tziganes, de migration et de refuge, entre autres. 

Periferias 7 va au-delà de la dénonciation de la logique raciste et perverse qui alimente le système prisonnier et cherche à présenter des chemins alternatifs aux bases violentes et autoritaires de systèmes carcéraux qui s’aliment de la violence de l’État contre la population, principalement la population périphérique. 

En tant qu’éditeurs invités, Periferias 7 a pu compter sur Cristiane Checchia et Mario René Rodríguez Torres, professeurs de l’Université Fédérale de l’Intégration Latino-Américaine (UNILA) et coordinateurs du Direito à Poesia [Droit à la poésie], un projet d’extension qui développe des chemins de lecture et d’écriture créative dans les prisons de Foz do Iguaçu. 

Periferias 7 publie des personnes et des collectifs de onze pays. Ils racontent et analysent la profondeur de problèmes apportés à la société par l’incarcération massive et sélective et travaillent sur des fronts distincts à des alternatives, que ce soit dans le sens de proposer des formes concrètes et politique de désincarcération, que ce soit dans le sens d’imaginer une nouvelle société dans laquelle les prisons n’auraient plus aucun sens. 

Ce sont des acteurs et des actrices qui travaillent dans la direction opposée à celle qui s’est installée historiquement avec l’institution prisonnière — et dont le travail rend visible et audible ce que la prison veut occulter et taire. Ce sont des personnes qui cherchent à rétablir les liens sociaux que la prison défait, en rendant fluide ce qu’elle détient : les corps, les sens, la vie. « Nous travaillons pour transformer la douleur en mouvement et le mouvement en liberté », affirme le collectif féministe chilien Pajarx entre Púas — dans un énoncé qui pourrait être la devise de cette édition. 

Nous savons que le lien entre la prison et la reproduction des inégalités sociales, de genre, de race et de classe n’est pas un hasard. Nous avons interviewé l’intellectuelle Juliana Borges, qui avec toute l’accumulation et la contribution de sa militance anti-prisonnière, a été fondamentale pour la diffusion et la compréhension de la question carcérale au Brésil, entremêlée au passé esclavagiste et à la structure raciste du pays. 

Kenarik Boujikian, juge à la retraite, activiste des droits humains et l’une des fondatrices de l’Association des juges pour la Démocratie (AJD) partage sa lecture critique à propos du système judiciaire brésilien — distante de la mission qui lui a été confiée par la Constitution de 1988 — qui est d’être un garant des droits de toute la population. La désincarcération expressive, nous expose Boujikian, peut-être atteinte par la simple observation de certains principes basiques de justice qui se concentrent sur la dimension sociale. 

La série de massacres qui a eu lieu dans les prisons en Équateur ces dernières années est abordée dans l’interview avec Andrea Aguirre et Elizabeth Pino, du collectif Mujeres de Frente, qui proposent une explication de la situation et qui présentent quelques-unes des « actions féministes anti-pénitientiaires » que le collectif auquel elles appartiennent développent ces 18 dernières années, dans et hors des prisons équatoriennes. 

Au Brésil, le Programme National pour la Désincarcération se constitue en tant que programme populaire qui propose des directrices concrètes pour la réduction de la population prisonnière du pays. Il a été créé en 2013 par les mouvements et les organisations sociales qui luttaient contre l’État Pénal. Le Programme a promu, ces dernières années, la formation de front d’états, incluant le Front pour la Désincarcération de l’État de Parana. Nous avons interviewé trois de ses membres — un membre de la pastorale carcérale, une femme membre de la famille d’une personne privée de liberté, et une ancienne détenue sortie du système, aujourd’hui devenue journaliste — qui partagent leurs expériences au sein du système prisonnier. 

Des données statistiques et des réflexions sur la représentation récurrente des jeunes noirs au Brésil montrent à quel point les jeunes garçons noirs continuent à être poussés vers la « zone de non-être », comme le développe le géographe Osmar Paulino, en ayant comme point de proposition le projet HONEPO — Hommes Noirs en Politique —, mis en avant par l’Institut Maria et João Aleixo. 

Il est évident que la sélectivité pénale et le racisme au Brésil : à la première personne, Amabilio Gomes Filho, fils d’immigrant du Nord-Est du Brésil, ayant grandi dans à Nova Holanda, —  l’une des 16 favelas qui compose l’ensemble des favelas de Maré, à Rio de Janeiro — , tisse sa narrative le long de murs et de barreaux invisibles qui conduisent vers l’incarcération, même après la sortie des prisons. 

Des entrelacements dans les prisons contemporaines et dans celles du passé coloniale en Amérique Latine sont abordés par Dirceu Franco Ferreira e Samuel Tracol, qui, à partir du contexte de la pandémie et de la forte tension sociale mis en avant à ce moment-là dans les prisons dans différents pays, pensent l’incarcération dans une histoire de longue durée en Amérique latine : des prémices de la Modernité et de la colonisation pénale ibérique, en passant par la production carcérale du territoire jusqu’à présent et des défis pour penser un monde sans prisons. 

Les marques du colonialisme pénal, inscrites sur notre continent, se trouvent toujours sur l’île de Saint Joseph, sur le littoral de la Guyane française. Glória Alhinho développe un essaie dans lequel des images s’entremêlent à partir d’une visite des ruines d’une ancienne prison dans laquelle des personnes destinées par l’empire français sont mortes et ont souffert. Lettres, images, racines et végétation se mêlent dans les restes des constructions et mettent en avant une réflexion sur le temps et l’histoire, la mémoire humaine et la nature. 

Dans Échanger des frappes contre des ailes, Murilo Gaulês traite de la douleur et des séquelles permanentes que produit la violence contre les corps qui appartiennent à cette communauté, mais il partage également les réponses courageuses et créatives que la Cia dxs Terroristas propose, en défendant la liberté d’aller et venir des personnes LGBTIA+ à partir de l’horizon de « l’abolitionnisme pénal en tant que stratégie de lutte pour la dignité et le bien vivre commun dans le contexte urbain ».  

Des situations de violences qui poussent les membres de la communauté LGBTIA+ vers la prison en leur faisant reproduire un cycle de violence qui se renouvelle au sein des prisons. Les actions du collectif Corps en Prison, Esprit en Action, en Colombie, travaille à partir du soin mutuel et du soin de soi-même pour la défense de la communauté LGBTIA+ face à la violence punitiviste dans les prisons du pays, dans lesquelles, jusqu’à il y a quelques décennies encore, l’homosexualité était considérée comme étant un crime. 

Le système judiciaire ne traite pas les personnes travesties comme des « des personnes qui peuvent, mais plutôt qui doivent avoir commis les crimes dont elles sont accusées », Victor Siqueira Serra analyse la criminalisation de travestis dans Par la fenêtre du cabinet, ne voit-on pas la rue ? L’étude de cent procès qui ont touché cette population lui fait mettre en question la pertinence des procureurs et des juges dans leurs décisions sur le destin de personnes marginalisées qui vivent dans des espaces très distants de ceux privilégiés de leurs cabinets. 

L’un des liens que la prison défait et ayant des conséquences néfastes et douloureuses est celui qui lie les mères et leurs enfants, encore petits. Pájarxs entre Púas aborde la situation de vulnérabilité à laquelle font face les mères qui accouchent et qui s’occupent de leurs bébés dans les prisons du Chili. Elles partagent des actions de résistance et de réparation qu’elles développent dans la prison féminine de Valparaiso, à partir de l’art. L’une de ces actions, le projet Nido [le nid, en français], propose aux mères incarcérées d’écrire des contes pour enfants à leurs filles et à leurs fils. Deux de ces contes sont publiés dans l’édition, ainsi que les enregistrements des femmes privées de liberté, auxquels vous pouvez accéder via le QR code, qui montre une des nombreuses actions que Pájarx entre Púas développe. 

De la prison féminine de Atlacholoaya, dans l’état de Morelos, situé dans le centre-sud du Mexique, le collectif Hermanas en la Sombra, réalise des ateliers d’écriture identitaire féministe, qui répondent à deux constatations : la première, au fait qu’il « est fondamental de rééduquer la société pour faire face à la stigmatisation et à la criminalisation des personnes privées de liberté, principalement des femmes » ; et la deuxième, qu’il est nécessaire de « travailler avec elle pour développer des outils qui leur permettent de construire l’autonomie et la communauté ». L’écriture féministe identitaire, qui travaille pour la visibilité des femmes emprisonnées, rend possible le renforcement de la confiance en soi et la construction de liens communs. L’histoire des Hechiceras de jade [les Sorcières de Jade], un groupe de femmes qui a gagné la liberté durant la pandémie et a été formé par Hermanas en la Sombra pour travailler en tant que formatrices de l’écriture féministe identitaire avec d’autres femmes est partagée, en présentant ce qu’elles ont appris et en mettant en pratique, pour la première fois, au centre de la réhabilitation pour les personnes dépendantes de Morelos. 

L’expérience d’écriture créative dans les prisons se reflète à La Palta, en Argentine, en un atelier littéraire avec des hommes privés de liberté réalisé par l’écrivain Carlos Ríos. Guidé par l’écriture de terme d’un dictionnaire, l’exercice a soulevé, parmi les participants, toute une série d’interrogation sur la rigidité (apparente) de la langue, sur l’objectivité des dictionnaires conventionnels et sur les autorités linguistes. En écrivant leurs propres définitions, les participants se sont vus comme étant des sujets capables d’intervenir dans la langue, en s’ouvrant vers de nouveaux sens à partir de leur propre expérience. 

La dissémination d’expériences littéraires et artistiques en prison, comme celles mentionnées, a une place fondamentale dans l’effort de créer de nouvelles formes de tisser des relations avec soi-même et avec les autres, en des mouvements qui prennent en compte d’autres compréhensions de justice, distinctes des conceptions punitivistes. 

Contre un réalisme qui enferme notre imagination et nous empêche de penser à des changements sociaux de fond, nous avons besoin de spéculer de manière fictionelle à partir de petites alternatives qui se manifestent d’ors et déjà dans notre quotidien, comme le suggèrent certaines des maisons d’édition et des autrices américaines dans la conversation Les Fictions et les futurs de la Justice Transformative. L’une d’entre elles, Walidah Imarisha publie le conte Rememory

L’art à l’époque de l’incarcération en masse est un extrait traduit du livre Making Time : art in the âge of mass incarcération, de Nicole R. Fleetwood. L’autrice aborde le fait artistique dans les prison des États-Unis et argumente sur la manière dont cette production met en tension le monde de l’art contemporain. Le texte nous montre la complexité des relations autour de « l’art prisonnier », fait par des personnes incarcérées, mais qui est lié à des dynamiques de marché des arts plastiques et le contrôle institutionnel sur cette production. Nicole R. Fleetwood fait une discussion conceptuelle sur l’art à partir, principalement, des artistes nord-américains Ronnie Goodman, James “Yaya” Hough, Todd (Hyung-Rae) Tardelli et Muhammad al Ansi.

Des pratiques restauratives qui sont la base tant dans les prisons pour les civils, que pour les prisonniers de l'Etat Islamique dans le système prisonnier géré par l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, nous le racontent Abir Khaled et le Centre d’Informations de Rojava (RIC). 

La possibilité pour le théâtre d’être l’espace de collaboration, de respect, de partage et d’engagement peut être un chemin de réinvention des individus en situation de prison. La professeure de théâtre de l’Université du Michigan, Ashley Lucas, dans un article présenté par Vicente Concílio, également professeur et metteur en scène, nous raconter son expérience sur le sol africain, lorsqu’elle a été confrontée aux aspects spécifiques de la question prisonnière à Johannesburg. 

La première biographie de l’écrivain palestinien Ghassan Kanafani, icône historique de la résistance palestinienne, est publiée en hébreu, écrite par le journaliste Denny Rubinstein, comme nous le raconte Hagai El-Ad, directeur de l’organisation israélienne B’TSelem. À un moment où les incertitudes politiques augmentent pour les Israéliens, la structure de l’apartheid qui emprisonne les personnes palestiniennes sur les territoires occupées de Cisjordanie et dans la Bande de Gaza se poursuit, sans fin. Il y a des chemins possibles dans les alliances entre le peuple palestinien et les personnes, ainsi que les mouvements de la société civile israélienne, qui s’indignent contre les pratiques quotidiennes de violation des droits humains mis en place par l’État et par les suprémacistes israéliens. Des alliances comme celles-ci peuvent renforcer la lutte pour la défense de l’identité culturelle, religieuse et littéraire de l’historique résistance palestinienne.

En mémoire de Bira Carvalho (1959 - 2021), nous publions un essai photographie réalisée par lui-même et Davi Marcos au sein du Département d’Actions Socioéducatives (Degase), à Rio de Janeiro, en tant que partie du projet « Droit à la santé dans le système socioéducatif », un partenariat de l’Institution Maria e João Aleixo et les Universités britanniques de Stirling, Strathclyde et Dundee.

Début, milieu et recommencement 

À partir de 2020, l’Institut Maria e João Aleixo a été invité à intégrer le réseau international de recherche MIDEQ — Développement et Égalité à travers la migration —, qui réunit des institutions de recherches de 12 pays du Sud global et est dédié à l’étude du phénomène migratoire entre les pays du Sud de façon à contribuer à l’élaboration de politiques publiques qui garantissent les droits fondamentaux de la population migrante. Dans le cas du Brésil, nous avons pour cible, l’étude et l’articulation d’actions avec la population migrante haïtienne du pays. L’accès aux droits au sein des migrations Sud-Sud sera le thème de Periferias 9, dont la publication est prévue en septembre 2023. 

Periferias 8, édition spéciale Litafrika. Rencontres artistiques seront publiées en Juin 2023, en partenariat avec Zukiswa Warner, Stiftung Litar et le musée Strauhof.

 

Remerciements 

Periferias est une réalisation de l’Institut Maria e João Aleixo et de la Fondation Tide Setubal, qui remercient les personnes qui se sont jointes à nous pour la publication de cette édition, ainsi que les institutions partenaires : MIDEQ — Développement et Égalité à travers la migration, l’Institut Unibanco, la Fondation Heinrich Böll, Observatório de Favelas e Imagens do Povo, Afrolit Sans Frontières et la Revue Sur — Conectas. Periferias remercie, particulièrement, João Calixto, pour sa très chère contribution dans l’articulation avec les autrices et les autres ainsi que les illustratrices et les illustrateurs qui composent cette édition. 

Que la Revue Periferias, Chère Lectrice, Cher Lecteur, alimente votre sens de la justice, votre sentiment d’indignation contre les logiques conservatrices, et enrichisse notre imagination avec de nouvelles possibilités de penser et de vivre radicalement la démocratie.


 

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